Colette notre guide nous emmène au coeur du terril du Gosson. En réalité il y a deux terrils : « Gosson 1 » sur la commune de St Nicolas et « Gosson 2 » sur la commune de Seraing. L’activité minière s’arrêta fin des années ’60. Le faciès de nombreux terrils du bassin liégeois a bien changé durant les années 70′ et 80′. En effet un titanesque cheminement par camions puis par péniches ont permis de déplacer des millions de mètres cubes de ces remblais, achetés par les hollandais afin d’ériger de nouvelles digues dans leur pays.
La réserve naturelle (Natagora) couvre la surface de 4,3 ha. Elle est gérée pour sa moitié par pâturage ovin. On y recense 200 espèces (faune/flore confondues). La totalité des deux terrils couvre une superficie de 16 ha.
Nous découvrons assez vite une plante pionnière, stabilisatrice des talus : l’oseille à feuilles d’écusson (Rumex scutatus). Au chapitre des plantes invasives nous observons une mousse (bryophyte) et bien sûr quelques renouées du Japon. Les buddléas ne sont pas en reste ainsi que les séneçons du cap (pas encore en fleur en ce moment de la visite). Nous poursuivons la montée vers la table d’orientation, laissant voir un panorama assez large malgré la croissance des bouleaux, préparant l’installation de la future forêt en devenir. Dans les zones de combustion encore actives des plantes appréciant particulièrement la chaleur s’implantent comme le pourpier des jardins (Portulaca oleracea). Le criquet à ailes bleues d’origine méditerranéenne, est présent par milliers sur le site. Ce criquet est protégé en Wallonie.
Les mares autour de la Grande Libellule sont complètement à sec suite à la sécheresse printanière de ces 6 dernières semaines. Espérons que les crapauds calamite aient assez d’eau dans leurs pierriers humides… Nous observerons tout de même quelques escargots « Petits gris » traversant le Ravel.
Petit arrêt autour de la « Barbe du Bon Dieu » connue également sous le nom de « Bédégar ». Qu’est-ce donc ceci? C’est une galle, résultat de la réaction d’un végétal suite à la ponte d’un oeuf d’un petit moucheron (diptère) dont la larve se développe dans les tissus du végétal. Suite à une réaction hormonale de la plante causée par l’intrus, ici l’églantier (Rosa canina) celui-ci produit des excroissances qui prennent l’allure de « barbe ». A l’intérieur de cet enchevêtrement de fils, la larve grandit bien à l’abri. C’est son gîte et couvert ! Elle en sortira en fin de développement, pour partir à la rencontre d’un partenaire et ainsi poursuivre le cycle de la vie.
Une autre curiosité est celle d’une mineuse. Voilà qui est tout indiqué sur un site minier! Point de galle ici, « juste » le tracé nourricier d’une larve qui grandit sous l’épiderme de la feuille de ronce, puis en ressortira au moment opportun.
Evocations du travail des mineurs, des enfants, des chevaux et des…canaris « alarme grisou ». C’était donc le quotidien dans la cité liégeoise autrefois animée de toutes parts, mais aussi très enfumée. Tels étaient les conditions de cette époque d’intenses activités industrielles. Le pique-nique fut prit sous abri, seul moment où quelques gouttes de pluie ont fait leur apparition. Collette nous a également présenté après le repas un échantillon de quelques roches illustrant quelques grands phénomènes géologiques.
Tout cela donne bien envie de découvrir un autre terril, à une autre saison afin de découvrir les autres espèces présentes dans ces écosystèmes semi-naturels.