Journée à la frontière … avec des paysages inspirant le calme sous un soleil pas trop « féroce » en ce début d’été 2023, chaud et sec. La sécheresse qui s’est installée de manière assez brutale aura laissé quelques fleurs aux butineurs, mais l’eau se fait rare dans les fossés.

Le rocher de Richelsley arbore une croix de 6m de haut. Elle porte le nom de « Kreuz im Venn » (Croix en Fagne) visible autrefois de loin, avant les enrésinements. Erigée en 1890 par le curé Arnoldy en la mémoire du prieur Stéphan Horrichem demeurant en l’abbaye de Reichenstein, toute proche (photo 1 ). Ce rocher est situé à une altitude de 560 m au nord-ouest de Kalterherberg. Il est long de 80 m pour une hauteur de 20 mètres. Son « sommet » est accessible par des marches. Il présente un ensemble de conglomérats de roches roulées que l’on dénomme poudingue. Ce faciès de roches est issu de conditions climatiques extrêmes liées à un climat tropical (avec pluies torrentielles entrainant cailloux, argile et limon via rivières et fleuves vers les fonds marins de l’époque) et ce durant des centaines de milliers d’années. Ces cailloux roulés devenus galets, ont ensuite subis au cours des temps géologiques les pressions immenses des plaques tectoniques pour devenir cette roche particulière, dont on peut suivre la poche géologique dans la région de Malmedy, Stavelot jusqu’à Basse-Bodeux.

Quant au monastère de Reichenstein, c’est en 1136 que les ducs de Limbourg firent don de leur château à l’ordre des Prémontés. Le site fût abandonné en 1794 suite à l’occupation française. Sort identique pour tous les monastères érigés en rive gauche du Rhin, qui furent dissout sous Napoléon en 1802. Les moines expulsés, le bâtiment fut vendu aux enchères et utilisé en ferme durant deux siècles. En 2007 la communauté religieuse Notre Dame de Bellaigue acquiert l’ancien ensemble monastique pour y fonder un monastère bénédictin.

Nous reprenons notre marche. Plus tard apparait la fagne de Cléfaye dont la molinie reverdit après l’hiver. Plus loin encore une sente enherbée nous invite  au silence serpentant autour des saules à oreillettes et du chant des criquets. Parfois une buse solitaire miaule rappelant ainsi à son conjoint de sa présence près de leur nid…

Merci encore à Christiane Verlaine pour cette proposition d’itinéraire. A bientôt:)