Nous démarrons la promenade en empruntant une des deux îles le long de l’Ourthe au centre de la commune de Hotton. Petite ascension à travers l’arboretum du parc communal qui nous permet d’arriver au pied d’une tour carrée. Pour atteindre son sommet, quelques téméraires empruntent un escalier en colimaçon de 7 mètres de haut. À son sommet, une vue panoramique leur montre Hotton et le village de Melreux.
Nous voilà repartis en serpentant sur un chemin joliment décoré des couleurs automnales, mais au loin gronde le tonnerre du fusil des chasseurs, accompagnés par le chant des chiens huhulant à l’appel des cors annonçant le passage immédiat d’un gibier à encercler. Nous-mêmes, nous en sommes perturbés par notre meneur qui semble inquiet par le chemin à emprunter.
Nous suivons la Route de la Libération, puis nous fonçons vers une ancienne carrière de grès et de calcaire (1899-1960) érigée en Réserve Naturelle Domaniale dite « de l’Alouette, » à l’aube de l’année 2012. En passant à côté du bonnet d’évêque, notre guide nous explique la façon de « fabriquer » du fusain. Tous s’émerveillent de ces fleurs roses aux graines d’un orange vif. Arrivés devant l’entrée de l’ancienne carrière et devant la beauté des pins grandissant en son sein, nous y pénétrons pour essayer de nous imprégner de l’histoire des anciens travailleurs.
De retour à la Route de la Libération, nous marchons vers les grottes de Hotton tout en étant éblouis par la lumière miroitant dans les bouleaux aux écorces blanches. Nous dépassons l’entrée des grottes et suivons un chemin menant aux anciennes carrières de Hampteau. Ce chemin surplombe les galeries touristiques enfouies dans le sol calcaire sous nos pieds. Ces grottes, découvertes en 1958 à la suite d’une mise à feu d’explosifs pour briser la roche de la carrière, furent exploitées par la société des 1001 nuits qui en exploitât le potentiel touristique dès 1964.
Nous nous engageons alors sur le chemin du Spéléo Club pour traverser le pont au-dessus de l’Ourthe et ainsi entamer la dernière ligne droite de notre promenade. Plusieurs cerbères silencieux nous accueillent au détour de l’entrée fermée du château d’Héblon construit en 1887. Puis un puissant SUV hollandais roulant à pas d’homme nous dépasse sur la droite et nous signale qu’à quelques encablures de notre position se trouve une missive nous interdisant de poursuivre notre promenade : la chasse allait envahir toute la colline de la rive droite de l’Ourthe….
Que faire, que dire, que taire ? Nous prenons l’option la plus adéquate à choisir pour des promeneurs de la nature, suivre la route nationale sur un bon kilomètre, afin de rejoindre le point de notre départ. Nous entamons ensuite nos pique-nique dans une petite salle de Rivéo mise à notre disposition afin de pouvoir par la suite, suivre notre « poisson-guide » Philippe.
Un parcours rectangulaire envahi d’aquariums internes et externes nous a offert un spectacle unique pour visualiser les poissons de nos rivières sous toutes les coutures, qu’elles soient ventrales ou dorsales. Le féérique discours pédagogique au sujet des saumons, des différentes espèces de truites, et d’autres poissons nous enchante. Que de beautés dans ce vaste monde d’eau libre. Une écrevisse vivante nous est présentée. Philippe nous fait part de son écologie et de son développement (mue annuelle). Puis, pour rompre ce charme, une attention particulière est demandée aux membres d’Arborescence pour pouvoir déterminer en équipe l’espèce de poisson qui est proposée sous forme d’indices à l’aide de questions. Pas d’inquiétude, tout le monde a gagné son « gallon » d’eau. Nous poursuivons alors la connaissance de nos milieux naturels par la réflexion sur l’évolution de certaines plantes ou animaux issus ou non de nos régions. Vaste débat qui est mondial, car les espèces non indigènes peuvent par leur comportement d’expansion explosif causer d’importantes perturbations dans les milieux naturels pour les espèces indigènes. Bref un fléau!
Le tour des salles étant terminé, nous remercions notre poisson-guide et nous allons nous désaltérer, d’une boisson, bien fraîche ou chaude dans une taverne hottonnaise.
Vivement l’année 2026 pour recommencer à suivre les promenades d’Arborescence.
Michel






























